Les cours se présentent par module de 10 séances hebdomadaires, que ce soit pour le modelage
ou
pour le tournage. Nous accueillons les débutants comme les plus aguerris désirant découvrir
d’autres techniques, ou perfectionner certains gestes. Les groupes sont constitués de 8
personnes
maximum afin de favoriser un suivi individuel et personnalisé. Á travers ce module, nous
parcourons le façonnage, les cuissons et l’émaillage des pièces réalisées.
Le modelage permet une grande liberté d’expression. Les
pièces peuvent être créées grâce à
une
multitude de techniques comme le pinçage, le pastillage, le colombin, le coulage ou le
travail à la
plaque. Celles-ci peuvent être passées en revue lors du cours, mais il est toujours bon de
se
renseigner au préalable, et de venir avec un projet concret en tête ou sur papier. La
réussite de la
pièce dépendra de l'implication et de l'intérêt qu'y portera le/la participant(e).
Le tour de potier est utilisé pour façonner des pièces
régulières et symétriques. Il demande
une
certaine pratique et un ancrage caractérisé par une dimension spirituelle et méditative,
nécessaire au
centrage de la terre pour pouvoir ensuite la “tirer” vers le haut et affiner la paroi.
Dans tout les cas, une priorité sera mise sur la technique au delà de l'esthétique, qui
elle, viendra
dans un second plan.
La compréhension avant tout; ressentir et observer.
Le tour de potier existe depuis plusieurs siècles et s'est développé différemment dans
chaque
civilisation. Les techniques sont infinies, et ne dépendent à priori que du confort du
potier.
Certaines qualités seront indispensables pour amener une compréhension nécessaire à une
progression “autonome”, celles-ci feront grandir le potier dans sa vie quotidienne, et ce
bien au delà
de la pratique elle-même.
Profiter de chaque opportunité; faire l'éloge de la lenteur.
Bien des choses se produisent quand on va lentement. Notre regard change, notre sensibilité
s'accroit, le monde s'arrête et un univers tout entier se révèle entre nos mains.
La lenteur est indissociable de la compréhension. Le ressenti est indissociable de la
lenteur.
Faire de l'ergonomie une priorité; nous sommes tous différents.
Certains sont petits, d'autres sont grands. Notre corps nous est propre, et celui-ci est
notre outil
principal. Chacun dispose donc d'outils différents, qui devront être utilisés à bon escient.
Il n'y a donc aucun doute, cela ne porte pas de sens d'imposer une technique, une manière de
faire.
Le potier, grâce à sa compréhension, pourra adapter les gestes pour rendre ceux-ci
confortables.
Si un geste est inconfortable, il faudra le corriger. De même si celui-ci demande de
l'effort.
Le potier sera invité à modifier sa position et corriger la hauteur de son tabouret afin de
rendre sa
pratique confortable pour plusieurs heures.
La loi du moindre effort; le potier est fainéant.
L’intérêt premier du tour de potier est de rechercher homogénéité de la pièce, au niveau de
sa forme
et de son épaisseur.
Afin d'avoir cette constance, il est important de comprendre que le tour travaillera à sa
place !
Les doigts ne pourront se déplacer que lorsque la pièce aura fait au minimum une fois le
tour sur
elle même, et ceux-ci ne devront se déplacer que sur l'axe d'un rayon car c'est l’entièreté
de la pièce
qui en sera impacté.
La clé sera d'éviter tout les gestes parasites. Chaque mouvement, chaque pression devront
être
conscientisés afin de comprendre notre interaction avec l'argile qui tourne entre nos mains.
Ce qui fait du tour une pratique compliquée, voir ingrate à acquérir, c'est que nous aurons
beaucoup
de chose à penser et à ressentir. Dans un premier temps, il sera donc impératif de limiter
nos
sollicitations, ne faire qu'un geste à la fois, une étape à la fois et ce jusqu'à avoir
installé une
certaine aisance, jusqu'à ce qu'une zone de confort soit bien déterminée.
Contrôler la matière; c'est moi qui décide.
Il est impératif de comprendre que votre pièce prendra la forme que vous lui donnez. Rien
n'arrive
par hasard. Le tout sera d'amener une déformation « controlée » et non aléatoire.
Afin d’acquérir un maximum de liberté pour la suite, il est très important d'être discipliné
et de
réitérer certains exercices jusqu'à ce que ceux-ci soient totalement acquis.
L'exercice du cylindre reste le plus intéressant et reviendra tout au long de
l'apprentissage du potier.
Le façonnage d'un cylindre parfait permettra au potier en devenir de comprendre comment
diriger la
matière et la déplacer en mettant les objectifs techniques sur le premier plan. Le cylindre
permettra
également d'entrainer son œil à voir les irrégularités, et à comparer visuellement la forme
intérieure
et extérieure de la pièce, critère déterminant qui garantira une réussite technique.
Je travaille la terre; je respecte la terre.
Contrairement aux idées reçues, la céramique est loin d'être une pratique écologique.
Deux cuissons seront nécessaires à un produit fini. Une première cuisson (le dégourdi, à
980°), et le
grésage (pour ma part à 1270°). Ces cuissons demandent énormément d'énergie et produiront
une
quantité importante de gaz toxiques qui seront renvoyés dans l’atmosphère. L'impact
écologique des
pièces est donc considérable et une conscientisation de cet aspect n'est certainement pas à
négliger.
Un accent particulier sera donc mis sur le recyclage des terres utilisées sur le tour car
toute argile
peut être réutilisée autant de fois qu'on le souhaite, tant qu'elle n'est pas cuite.
Le participant sera incité à s'installer sur le tour en ayant une réelle intention et à se
poser certaines
question avant de poser les mains sur le tour.
Nous ne conserverons et ne cuirons que les pièces ayant un réel intérêt, ce qui,
premièrement leur
donnera d'autant plus de valeur, et qui, deuxièmement favorisera considérablement
l'apprentissage
du potier.